HISTORIQUE
Avec
la Collaboration de Philippe L. et Gérard Papandréou
La
première génération de Via Ferrata débute en Autriche en 1843 avec la pose
des premiers équipements sur la voie normale du Hocher Daschein. En 1869, c'est
au tour du Stüdli, sur l'arête reliant les deux sommets faciles du
Grossglockner, le plus haut sommet de l'Autriche.
Les
premières "vie ferrate" en Italie sont apparues dans le massif des Dolomites vers 1914 et ont une origine stratégique.
Les militaires italiens avaient, en effet, équipé d'immenses parois de câbles
et d'échelles pour faciliter le déplacement de leurs troupes alpines ainsi que
du matériel (parfois même des canons !) Devenues militairement inutiles, ces
voies italiennes sont maintenant exploitées et entretenues par les communes (et
surtout par des bénévoles) à des fins touristiques. Les clubs alpins locaux
en ont aussi développées d'autres mais, à ce sujet,
je laisse la parole à notre ami Pierre C. dans un morceau choisi de son
bel article de …89 intitulé "Excursions dans les Dolomites" : 
"
… Le deuxième intérêt des Dolomites est l'installation par les clubs alpins
d'un matériel qui permet de parcourir en toute sécurité des parois qui ne
paraissaient accessibles qu'aux purs alpinistes.
Ces
sentiers peuvent être des sentiers de randonnées, simplement panoramiques,
accessibles de 7 à 77 ans, sans le moindre matériel, pour les amoureux de la
marche et de la montagne. Sur certains sentiers, l'existence de petits ou de
grands ravins a fait installer une
main courante sécurisante. Parfois une petite échelle, ou un simple échelon,
permettra de surmonter un bloc ou une pente un peu raide. Lorsque ces équipements
existent avec une certaine densité, il est coutume de parler de voie "équipées"
ou "via attrezzata", que nous prononçons plus facilement "via
ferrata".
A
côté de ces
randonnées existe un type de circuit essentiellement caractérisé par des équipements
métalliques qui en constitue l'attrait essentiel, sportif, permettant de
surmonter des parois infranchissables en apparence ou donnant une assurance
confortable pour se risquer sur des vires vertigineuses. Ces voies sont plus ou
moins difficiles mais jamais réellement à la limite du possible pour un
sportif entraîné et confiant. Un vrai varappeur passerait d'ailleurs
rapidement dans ces voies en dédaignant tout cet attirail
artificiel….."
En
France, ces parcours sportifs et ludiques seraient apparus dans le sud
(Hautes-Alpes) vers 1989. Depuis, le phénomène a pris beaucoup d'ampleur et on
peut maintenant dire qu'il s'agit non plus seulement d'itinéraire de montagne
mais bien d'itinéraire rocheux souvent (hum !) sécurisé par un câble avec,
dans les passages raides, des marches métalliques permettant normalement une
progression aisée. Mais les parcours, les moyens techniques employés, et
surtout le but dans lequel les VF actuelles sont créées font qu'elles n'ont
plus beaucoup de points communs avec les premières VF des Dolomites.
Par
exemple, les câbles des VF actuelles ne servent, en théorie, qu'à vous
assurer puisque les prises naturelles de la roche sont là. Ils ne devraient
donc servir que rarement à la progression sauf quand l'escalade naturelle
devient trop difficile voire impossible or, en pratique, on constate qu'il en va
tout autrement.
D'énormes
différences existent entre les dernières VF et les anciennes (pourtant 3 ou 4
ans seulement). Par exemple, certains parcours ont une débauche invraisemblable
de câbles, d' échelons métalliques, de tubulures et de ferraille diverses tel
celui de Pontamafrey. D'autres possèdent plusieurs parties différentes, une
facile et une plus délicate (falaise de la Balme), d'autres encore sont bêtement
une succession d'échelles de bas en haut (Vénosc). Certaines, par contre,
atteignent presque la perfection comme celle de La Chal. Ces différences sont
dues soit à la volonté des communes, soit aux différents équipeurs ou aux
matériaux utilisés. Bien évidemment, je ne parle ici que du point de vue
technique sans tenir compte de la situation parfois exceptionnelle de certains
sites.

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